Annoncé il y a plus d'un an lors d'un State of Play de Sony, Marvel's Iron Man VR a depuis enthousiasmé bon nombre de joueurs PlayStation VR, les mêmes éprouvant le désir d'incarner un héros aussi charismatique que Tony Stark. Derrière son développement, le studio Camouflaj, à qui l'on doit notamment le sympathique Republique, a récemment déclaré avoir voulu créer le meilleur jeu PSVR de tous les temps. Rien que ça ! Mais qu'en est-il réellement ?
C'est à Malibu, à proximité du manoir Stark, que débute l'aventure de Iron Man en réalité virtuelle. Reprenant quelques éléments scénaristiques vus dans les 2 premiers films de la saga, notamment la nomination de Pepper Potts au poste de présidente de Stark Industries mais aussi l'abandon de la production d'armes à destination de forces armées, le scénario introduit cependant un antagoniste jamais vu dans la saga Iron Man au cinéma, mais qu'on peut découvrir dans Ant-Man 2, en la personne de Ghost, un être fantomatique capable de pirater et de contrôler les machines, en particulier les drones de l'entreprise de Tony.
Je suis Iron Man
A l'instar de Blood & Truth, autre exclusivité PlayStation VR, Marvel's Iron Man VR est construit de phases d'action et de narration qui se relaient. Avec un arsenal progressivement amélioré, il vous incombe de terrasser tous les drones qui croisent votre chemin dans ce qui peut être qualifié de shoot-em-up moderne et scénarisé à 360°. Le pilotage de l'armure se fait avec l'inclinaison des PlayStation Move et l'utilisation des répulseurs sur la paume de chaque main, permettant de se déplacer librement dans les environnements de combat, et ce sur trois axes. Oubliez cependant les vrilles et autres loopings car il est impossible d'effectuer des roulis ou des tangages, probablement par souci de confort mais aussi d'accessibilité des commandes. C'est également avec nos petits bras de super héros qu'on extermine la vermine, ce qui rend la tache plus complexe qu'il n'y parait puisqu'il est naturellement impossible d'utiliser l'armement des deux bras tout en se propulsant dans une direction. Il faut alors faire l'usage d'un répulseur pour se déplacer, tandis que l'autre main s'occupe des ennemis. On peut néanmoins utiliser la gravité et l'inertie de Iron Man après le déclenchement d'un boost pour utiliser la force de frappe des deux mains simultanément. Le résultat est très excitant, car après un petit temps d'adaptation, les combats deviennent bien nerveux et on se plait à voler dans tous les sens pour esquiver les attaques des ennemis et les terrasser avec des mini-missiles ou des coups de poing dévastateurs. L'armure est personnalisable avec une poignée d'armes différentes qu'on peut équiper selon ses goûts et qu'on débloque petit à petit avec des points de recherche que l'on remporte en terminant des missions.
C'est dans les meilleurs Potts...
Entre deux batailles, le scénario nous ramène presque à chaque fois dans le manoir Stark. Un lieu dans lequel on se déplace, pour une raison obscure, en téléportation (!). Nom de Zeus ! Dans un jeu où le héros peut voler à toute vitesse dans les airs, devoir utiliser ce système vieillissant et ô combien pas immersif du tout, qui plus est sur des emplacements bien précis et peu nombreux, est plutôt scandaleux en 2020. Pourtant, bien des jeux PSVR ont réussi jusque-là à proposer des environnements beaux et détaillés tout en laissant le joueur libre de ses mouvements. Et ce défaut amène directement à un autre, puisque les personnages croisés dans les scènes narratives gardent la plupart du temps leur distance, empêchant souvent les effets « waouh » liés à leur proximité. Il arrive cependant que ceux-ci se rapprochent, nous révélant au passage une modélisation et une animation correcte, bien qu'inférieures à ce qu'on a pu voir dans Blood & Truth ou The Inpatient. Outre Pepper Potts, deux I.A. développées par Tony Stark se matérialisent à nos côtés en les personnes de Friday et Gunsmith, un duo sympathique d'où ressort la plupart des touches d'humour.
Blague à part !
Soyons honnête, cet humour n'est jamais très réussi dans Marvel's Iron Man VR, il pourra même agacer certains. Difficile de faire oublier le jeu d'acteur de Robert Downey Jr. dans les films, ni même son doubleur français de qualité, et le narcissisme qui se dégage de la plupart de ses répliques. Marvel's Iron Man VR n'étant pas une adaptation du MCU mais des comics, Tony Stark n'a pas le visage de l'acteur américain, ni sa voix, pas même dans la version française. Et cela se ressent fortement au niveau de l'acting. C'est un autre Iron Man qu'on incarne, moins percutant dans son phrasé. Le ton global, de Tony mais aussi des autres personnages, n'est pas foncièrement mauvais mais disons que le jeu souffre tout de même un peu de cette comparaison. L'aventure est également rythmée par des musiques de qualité et une ambiance sonore explosive, encore plus appréciable avec un casque audio sur la tête, ce que les développeurs nous conseillent, à juste titre, dès le lancement du jeu. C'est d'autant plus important lors de certaines phases à l'ambiance plus « horrifique », sans en dire trop !
De Batman Arkham à Megaton
Comme je le disais plus haut, avec un jeu de mot tout aussi pourri que ceux prononcés par le Tony Stark du jeu, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes. Ainsi, on reconnait dans Marvel's Iron Man VR tout le côté narratif et interactif d'un certain Batman Arkham VR de Rocksteady. Mais malgré les quatre années qui les séparent, ce dernier est toujours plus beau, mieux modélisé, moins aliasé que le titre de Camouflaj. Ça fait mal de le dire, mais dans ses phases de narration, celui-ci fait tout simplement moins bien qu'un vieux jeu. Cerise sur le gâteau, il souffre de temps de chargement atrocement longs, une à deux minutes entre chaque séquence, suivis systématiquement d'écrans noirs pendant 20 secondes, et ce même lorsqu'il s'agit de recharger le même environnement (le manoir) avec une luminosité différente. Dites-vous qu'on n'a jamais été autant pressé de l'arrivée de la PS5 et de son SSD ultra rapide pour mettre fin à ce genre de problèmes. Mais on ne peut pas s'empêcher de se dire qu'il y a quand même un problème d'optimisation quelque part, surtout quand on sait qu'un certain Megaton Rainfall proposait exactement le même type de combats aériens, dans un environnement infini (la planète entière), plus la possibilité d'aller dans l'espace, se poser sur la lune et même sur le soleil, aller sous les océans, dans des villes gigantesques aux gratte-ciels multiples, avec de la destruction d'environnement, sans aucun temps de chargement... et que c'était développé par un seul gars et sorti en 2017 sur PSVR ! Ouch ! Pour sa défense, Marvel's Iron Man VR propose tout de même quelques environnements différents, notamment le porte-avions du SHIELD et son tunnel qu'on peut traverser à toute vitesse, décoiffant ! Un autre nous a particulièrement plu, le canyon au Kazakhstan, une sorte de circuit qu'on parcourt et qui est entrecoupé de combats nécessitant de protéger des containers de matière dangereuse que nos ennemis tentent d'embarquer. Il est cependant difficile d'en dire autant de la ville de Shanghai qu'on visite de nuit, hideuse avec ses textures qui semblent tout droit sorties de l'ère PS1...
Drones de dame
Côté bestiaire, nous ne combattons que des drones, à l'exception des boss dont nous ne parlerons pas en détail pour ne pas vous spoiler l'histoire. Sachez simplement qu'ils proposent des variations agréables de gameplay. Six types de drones nous font face dans cette aventure, dont certains bien plus retors que d'autres, notamment ceux générant des boucliers de protection mais également des drones terrestres, vulnérables à notre coup de poing plongeant et dévastateur. Il faut dire qu'une fois le gameplay bien pris en mains, le jeu n'est pas bien difficile à terminer. Comptez environ sept heures pour en voir le bout, sans réaliser l'intégralité des missions secondaires de course et de combats que chaque environnement propose. Notez également qu'une mission bonus, légèrement scénarisée et très difficile, est disponible après la fin de l'aventure, à destination des plus affamés.